Si les hommes la dÂesirent, c'est par curiosit Âe. Car que peut donner sous les baisers une telle femme, si jeune, saine et vive, une femme qui rÂecite de tÃete des poÁemes entiers de Walt Whitman et refuse de porter le corset, qui dÂebarque d'AmÂerique et ne tarit pas sur la GrÁece Antique, qui danse en tunique transparente, pieds nus et couronnÂee de fleurs, parcourue d' ondulations frissonnantes comme une vague prÃete Áa mourir Áa leurs pieds ? Comment imaginer une telle gloire dans le destin de la petite Isadora Duncan, nÂee en 1877 Áa San Francisco dans une famille de quatre enfants, a bandonnÂee par le pÁere, banquier ruinÂe. AnnÂees de vaches maigres, de faim, d'er rances Áa travers les Etats-Unis. Puis, Áa l'Ãage de 22 ans, Isadora les persuade de la suivre en Europe, Áa Londres puis Áa Paris oÁu, en deux ans, elle va connaÃitre un succÁe s fulgurant, en rÂevolutionnant la danse par sa libertÂe d'expression, redonnant toute sa place Áa l' harmonie, la beautÂe du corps, quasi-nue sous des tuniques et voiles lÂegers.