Née esclave, Aurélia passe une enfance heureuse à Basse-Terre auprès de sa mère, mulâtresse affranchie. Son géniteur, vice-consul des États-Unis en Guadeloupe, la chérit tendrement et veille à son éducation. Pour ses vingt ans, il l’emmène avec lui à Paris et lui fait découvrir les salons mondains de la capitale. La très belle quarteronne y fait la connaissance d’un aristocrate, l’avocat Édouard Ventre d’Auriol, aussitôt subjugué par son charme. L’inclination est réciproque. Après leur mariage, Aurélia mène une existence bourgeoise et paisible jusqu’à l’affaire du Dîner de l’Exposition. Ventre d’Auriol, principal associé d’un restaurant à prix unique créé pour l’exposition universelle de 1855, est soupçonné de banqueroute frauduleuse. Il s’enfuit, laissant sa famille, et est condamné par contumace à dix ans de travaux forcés. Le destin de la jeune femme bascule. Menacée, jugée, déclassée, elle prend le chemin d’un exil à haut risque de l’autre côté de la Manche. Vingt ans plus tard, après de multiples péripéties, c’est en riche rentière qu’Aurélia rentre en France sous une autre identitéà